L’ascension du Volcan Acatenango

Une de mes premières activités de planifiée au Guatemala était l’ascension du Volcan Acatenango, où il est possible d’y observer le volcan voisin en constante éruption. J’avais comme buts dans ce voyage de photographier une scène similaire. De plus, j’aime bien relever de nouveaux défis sportifs. Et comme défi sportif…la montée du Volcan Acatenango en était tout un!!

Acatenango fait près de 3980 mètres et l’ascension de celui-ci débute à 2200 mètres. C’est un volcan toujours actif… mais la dernière éruption remonte à 1972.

La montée

J’ai fait affaire avec une compagnie bien réputée nommé Wichos and Charlie’s pour organiser la montée. Six guides nous accompagnaient ce jour-là, pour un groupe d’une vingtaine de personnes. Des gens de partout dans le monde: des Australiens, des Écossais, des Israéliens, des Anglais, des Allemands des Néozélandais et même deux Québécois de Montréal.

Après le déjeuner et une rencontre préparatoire à l’agence, nous nous sommes rendus au pied du volcan pour commencer l’ascension.

Nos guides nous ont informés qu’il y aurait trois segments au trajet pour se rendre au camp de base:

– Un premier segment d’environ 2 heures dans un sentier très abrupt et en ligne droite.

– Un deuxième segment d’une heure où l’ascension continue, mais de façon moins abrupte et en zigzag.

– Et finalement, la dernière partie d’environ une heure sur un terrain pratiquement plat.

À partir du camp de base, il serait alors possible d’atteindre le sommet le lendemain matin au lever du soleil.

Avec nos sacs à dos bien remplis d’eau, de nourriture, de vêtements chaud et (pour moi) de mon matériel photo, nous avons commencé la randonnée.

Les guides n’avaient pas menti. L’ascension a commencé de façon très abrupte! Et, même si nous étions pleins d’énergie et d’optimisme, la difficulté de ce parcours s’est rapidement fait ressentir.

Il faisait très chaud au début et le chemin était très poussiéreux. Le chemin étant fait de terre sablonneuse, à chaque pas nos pieds s’enfonçaient un petit peu et nous faisaient perdre quelques centimètres de grimpe.

De plus, pour moi et pour d’autres, le mal de l’attitude s’est mis de la partie. Le cœur qui bat vite, petit mal de tête à l’arrière du cran, étourdissement quand je me relevais trop vite après une pause. Chaque pas était un défi en soi.

C’était la première fois que je faisais de la randonnée à une telle altitude et que je ressentais de tels symptômes. Mais, en ralentissant la cadence et en profitant bien des nombreuses pauses que nous avions, j’ai pu m’acclimater tranquillement.

Parmi le groupe, la plus part du monde trouvait l’ascension particulièrement difficile. Un commentaire d’une Anglaise de notre groupe m’a bien fait sourire et résume bien notre état d’esprit à ce moment: “I don’t know why I keep saying that I enjoy hiking?! I’m really not enjoying this right now!”

Le camp de base et le Volcan Fuego

L’arrivée au camp de base fut bien appréciée et très gratifiante. Malheureusement, pendant que nous montions…le sommet du Volcan s’était recouvert de nuages. Il nous était donc impossible de voir le Volcan Fuego. De plus, il commençait à faire froid, car de ces jours-ci, la température au sommet peut se situer entre 0 et 5 degrés…

Toutefois, les guides nous ont allumé un feu bien réconfortant. Et au cours de la soirée, ils nous ont servi du bon chocolat chaud, du popcorn maison, des guimauves puis un repas de pâtes, accompagné d’un verre de vin.

Durant toutes la soirée, les nuages ont refusé de partir complètement et malgré le fait que nous entendions à intervalles d’environ une heure, les explosions de lave du Volcan Fuego, nous n’avons pu l’apercevoir que 2 ou 3 fois dans sa totalité.

Puis, moment magique! Alors que je venais justement de dire “je devrais peut-être aller chercher mon trépied au cas où par miracle les nuages se dispersaient ET que le volcan faisait une éruption au même moment”. Et par pure coïncidence, 30 secondes plus tard, c’est exactement ce qui se passait!! Les nuages se sont dégagés pour un bref instant et le volcan entrait dans une éruption spectaculaire.

Je n’avais pas mon matériel photo à ce moment, mais un de mes compatriotes de marche a réussi à capter ce moment magnifique.

Photo by Fred Johnston (@freddiejjohnston sur Instagram)

Ascension jusqu’au sommet

La nuit a été courte. Nous devions nous lever à 3:45 pour entamer le départ vers le sommet vers 4:00.

Au réveil, c’était toujours aussi froid et nuageux, ce qui a fait hésiter les guides pour un bref instant. Mais, quelques minutes plus tard, pour la première fois de la soirée, les nuages se sont pratiquement tous dispersés, nous laissant finalement voir la magnifique vue sur la vallée et tous les volcans avoisinants incluant le Volcan Fuego. Cela nous a redonné de l’espoir que nous allions peut-être voir quelques choses au sommet après tout.

J’en ai profité pour rapidement prendre une photo du Volcan Fuego avec les étoiles en arrière-plan.

J’aurais tant aimé qu’il ait éruption à ce moment! Ce qui n’arriva pas immédiatement. Mais…dix minutes plus tard, alors que nous étions en train de monter, le volcan a fait une nouvelle éruption.

Le dernier bout devait nous prendre un peu moins de 2 heures, mais avec la particularité de se faire dans les cendres de laves volcaniques laissées après la dernière éruption, il y a près de 40 ans.

Tous munis de lampes frontales, nous avons entamé l’ascension de la dernière partie. Nous montions dans la brume qui avait fait son retour et un noir pratiquement total. Cela donnait vraiment un effet surréel.

Et puis, finalement le sommet!! Avec les nuages nous ne pouvions voir très loin, mais nous pouvions clairement voir que nous étions sur le bord du cratère du Volcan Acatenago et réaliser toute son immensité.

C’était nuageux, nous avons au moins eu droit à deux courtes éclaircies, pour nous permettre d’apercevoir pendant un bref moment la vallée dans son ensemble.

La descente

Nous sommes donc redescendus au camp de base. Puis après le déjeuner, nous avons commencé la descente de retour.

À sens inverse le chemin semblait beaucoup moins difficile. C’était dur à croire que c’était ce trajet qui nous avait donné tant de misère la veille!

Mais, comme tous les randonneurs le savent, la descente peut être aussi forçante pour les jambes que la montée, car nous devons constamment retenir nos pas. Surtout qu’avec le chemin en terre sablonneuse il fallait faire constamment attention de ne pas perdre pied.

Finalement, nous étions de retour au point de départ. J’étais très fier de moi, car malgré le fait que nous n’avons pas vu grand-chose au sommet et que je n’ai pas eu la photo que je voulais, il reste que j’ai accompli un défi de taille et fait de superbes connaissances avec d’autres voyageurs.

2018-12-21T11:28:00+00:00De |Catégories : Voyages|Mots-clés : |

À propos de l’auteur:

Pierre-André est l'auteur et fondateur du blogue Voyager à tous les jours. Il a passé plus de 7 ans en Asie du Sud-Est, avant d'avoir atteint l'âge de 30 ans. Maintenant établi à Montréal, au Québec, il a commencé ce blogue pour partager sur des sujets comme le voyage, la cuisine, la photographie, les langues...tout ce qui nous fait voyager, que l'on soit en voyage ou à la maison.